Bonjour. Je m’appelle Danielle Braud-Mensah. Je suis la fondatrice de la marque Côté Café.
Je suis très fière de partager mon parcours d’entrepreneure avec vous.
C – Côté-café, Quand et comment avez-vous démarré ?
Côté Café a démarré en 2017. L’idée m’est venue des gouters que je faisais pour mes enfants lorsque j’étais mère au foyer.
J’ai transformé ma passion pour la pâtisserie en aventure professionnelle.
Ô – Origine. Quel est la vôtre ?
Je suis Ivoirienne. Je suis née et j’ai grandi en CI.
La Côte d’Ivoire et ses valeurs font partie de ma marque. Le fait que le café en soit le produit phare n’est pas une coïncidence.
Mon père avait une société de torréfaction de café.
Ce produit m’a toujours été familier.
Avec Côté Café j’ai pu allier deux de mes passions, le café et la pâtisserie.
T – Tisane au gingembre, votre 1ère infusion et 100% bio, c’est un choix d’élargissement de votre gamme ? Et il y aurait-il d’autres parfums ?
Le bio est effectivement un choix d’élargissement de ma gamme.
Il y a un manque de produits locaux bio en Côte d’Ivoire et j’ai voulu y remédier.
Je suis une grande fan de thé et de tisane, mais le marché ne proposait pas de produits que je trouvais gouteux. Je n’y retrouvais pas le gout du gingembre, un parfum que j’affectionne.
J’ai donc décidé de me lancer et d’en proposer à mes clients.
D’autres parfums seront disponibles très prochainement. Nous sommes en plein test.
É – Études. Quelles sont les vôtres ? Votre parcours ?
Je suis diplômée de l’Institut Supérieure des Arts Appliquées (Paris).
Je suis styliste textile de formation.
Ce savoir-faire que j’ai acquis (en art) m’a été très utile pour la création du contenant de mes biscuits et continue de me servir lorsque j’ai des compositions des paniers cadeaux (qu’il m’arrive de faire pour certains de Côté Café).
C – Café. C’est la base, le concept de vos biscuits, proposez-vous d’autres saveurs ? Lesquelles?
Alors, en plus des biscuits au café, nous proposons trois autres saveurs: café-gingembre, café-pépite de chocolat, café-poivre (parfait pour les apéro!).
Nos nouveaux biscuits, saveur nappé-chocolat seront disponibles bientôt.
A – Afrique. Votre continent de sang, mais que représente-t-elle aussi pour vous ?
Quand je pense Afrique, je pense ouverture, richesses et échanges.
Je crois au potentiel de mon continent et j’ai hâte de pouvoir faire grandir mon entreprise et échanger mes produits et mes idées avec nos pays voisins.
F – Fabrication. Pouvez-vous nous dire quels produits privilégiez-vous, et est-ce vous-même qui les fabriquez ?
Je n’utilise que des produits locaux et je suis fière de mettre en avant le savoir-faire ivoirien.
Les produits qui font l’essence de ma marque sont le café (le robusta), le gingembre, le cacao et le poivre. Je n’en fabrique aucun mais j’accorde une grande importance à la traçabilité des produits.
Mes biscuits sont faits dans ma propre cuisine, là où l’aventure Côté Café a commencé.
É – Espoir. Après une année 2020 difficile pour tous, pouvez-vous m’en dire plus sur vos attentes, vos espoirs pour 2021, en tant que femme, que entrepreneuse, pour notre pays et sa jeunesse ?
Comme toutes les entreprises, Côté Café a été sévèrement touché par le COVID-19.
Ma clientèle était préoccupée par la pandémie et dépensait moins dans les extras.
Pendant deux-trois mois je n’ai presque pas vendu. Je me demandais même si j’allais pouvoir continuer.
J’espère vraiment que tout va repartir comme avant. Ce n’est pas encore le cas mais j’ai de l’espoir, je crois en mes produits.
Un message pour les Ivoiriennes: j’aimerais qu’elles osent, qu’elles se lancent dans l’entreprenariat, cela commence tout doucement.
L’ entreprenariat est une aventure palpitante dans laquelle je m’épanouis. C’est aussi un moyen de gagner en indépendance.
Je souhaite que la situation s’améliore pour la jeunesse ivoirienne professionnellement parlant.
La pandémie mondiale a fait de notre jeunesse une génération sacrifiée et je trouve ça bien dommage.
Je souhaite à notre pays la paix et une bonne santé économique.
Merci Danielle pour cet interview décryptage. Tu nous y fais découvrir ton concept et tes motivations, nous te souhaitons une longue et belle continuation. Et nous espérons toujours goûter tes nouvelles saveurs en biscuits et en thés également.
La boule de lavage est un accessoire très simple d’utilisation. Elle a été conçue afin de brasser le linge dans le lave-linge et obtenir un résultat efficace. C’est une option à la fois pratique et économique pour le lavage des vêtements.
Quelles efficacités peut-on attribuer à cette boule ?
Comment est-elle utilisée ?
Quels sont les résultats ?
Dans l’optique de répondre clairement à vos interrogations, nous l’avons faite tester par Les fourmis Vertes de Babi, une association zéro déchet qui œuvre pour rendre la Côte d’Ivoire plus propre !
Les +
Réduit la quantité de lessive utilisée d’un tiers
Agit comme un adoucissant en brassant le linge
Réduit le bruit
Hypoallergénique
Les –
Ne marche pas très bien sur les vêtements de sport et les couches sales pour lesquels il faut rajouter un peu de lessive
Il faut rajouter un peu d’huiles essentielles pour avoir la bonne odeur du propre
Alors seriez-vous tenté de la tester à votre tour ?
« Si le repas est servi, toute personne présente est invitée. » proverbe africain
Voilà comment bien démarrer cet article, le repas étant un moment très important sous nos tropiques, et sa qualité également…que se soit sur le pouce ou non, c’est d’abord un moment de partage.
Comme pour l’article précédent, je vais vous proposer les mêmes beurres végétaux, mais en mode comestible que l’on peut trouver ou fabriquer facilement soi-même ici en Côte d’Ivoire. Vous pourrez constater que leurs qualités sont également supérieures à d’autres beurres végétaux.
Mais avant tout, petite présentation des beurres végétaux comestibles : Le beurre végétal avec le temps, est devenu l’alternative idéale pour remplacer le beurre à base de lait d’origine animale dans nos cuisines. Il faut savoir que le beurre qu’on utilise habituellement, est riche en acides gras saturés. Aussi les margarines végétales du commerce renferment dans la majorité des cas des huiles de mauvaise qualité, dont l’huile de palme.
D’où un besoin urgent de changer nos habitudes culinaires pour notre santé.
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le beurre végétal en général, peut être fabriqué maison à partir de quelques ingrédients et en quelques minutes seulement !! N’est-ce pas fantastiques 🙂
Le beurre de Noix de Coco
Le beurre de noix de coco est tout simplement génial, c’est de l’énergie saine.
Et oui c’est le beurre végétal comestible numéro 1.
Moins connu que l’huile ou le lait de coco, le beurre de coco est pourtant tout aussi irrésistible, c’est un aliment gras qui convient à la cuisine. De plus, il a un très bon goût qui s’intègre parfaitement à une cuisine saine, comme des flocons d’avoine au petit déjeuner, dans les pâtisseries pour remplacer le beurre ou même à la petite cuillère !
Mais l’acide gras dont il est constitué est bien particulier. En effet, la graisse saturée qu’il contient est absorbée directement, par l’organisme. Cela lui évite ainsi d’être stocké dans vos cellules adipeuses (cellulite). C’est donc bon pour la ligne, cela vous procure un effet de satiété plus efficace. Le beurre de coco est tout aussi efficace pour lutter contre le cholestérol.
Le beurre de coco est également riche en fibres (bien connues pour le transit et le système digestif en général). Il contient de nombreux minéraux et d’oligo-éléments dont votre corps a besoin pour fonctionner à plein régime.
Le beurre de coco (ou purée de coco) n’est pas cantonné à l’alimentation crue loin de là, il peut se cuire sous forme d’huile, à haute température sans se dénaturer et réhabilite donc la friture, pour de nouveaux goûts envoûtant.
Et oui le beurre de karité se mange !! Mais il ne se consomme que CUIT.
Le beurre de karité était beaucoup utilisé dans la cuisine traditionnelle africaine, d’où il tire son origine, notamment pour réaliser des fritures ou en liant gras dans les sauces. … Si on le chauffe légèrement, il ramollit ou se liquéfie et peut ensuite s’utiliser pour la cuisson des aliments. À température ambiante, il est dense. Cependant, l’odeur du beurre de karité cuit peut en déranger certains. S’il est bien cuisiné, il peut tout de même être agréable à manger !
Est-ce que le beurre de karité c’est du bon gras ?
Il existe du bon et du mauvais gras, et celui-ci offre un effet bénéfique sur le système cardio-vasculaire. Le beurre de karité est également enrichi en vitamine E et en polyphénols qui sont des antioxydants (mais dans sa formule pure, non parfumée et non raffinée uniquement). Attention également aux métaux lourds, qui peuvent entrer accidentellement dans la fabrication.
Où trouver du beurre de karité comestible ?
Le beurre de karité se trouve généralement sur tout les marchés locaux. Mais pour celui à usage alimentaire nous vous conseillons de prioriser le beurre de karité en version pure (brut, non raffiné).
Sa fabrication étant assez difficile, il est coûte généralement un peu plus chère.
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Le Beurre de Cacao
Oui !!!!!! Bien sûr que le beurre de cacao est comestible !!!! Mais connaissez-vous son usage principal en cuisine, ses bienfaits… ?
Très stable, il est souvent utilisé en cosmétique, mais beaucoup plus pour la pâtisserie. C’est la matière grasse végétale issue du processus de fabrication du chocolat à partir des fèves de cacao. Cette graisse naturelle ressemble à du chocolat noir à l’état solide mais dès qu’elle est chauffée, elle prend une texture transparente de couleur jaune, comme de l’huile de tournesol.
C’est naturel est donc comestible. Le beurre de cacao est surtout riche en antioxydants et acides gras naturels !
Sans parfum, celui-ci pourra remplacer le beurre classique dans la confection de vos pâtisseries, confiseries en chocolat (comme des pralines), pâte à tartiner, crème glacée et pour la cuisson de vos aliments.
C’est notamment lui aussi qui donne le côté fondant aux gâteaux. Il intervient également dans le tempérage du chocolat, afin de le rendre plus fluide. Et bien sûr, Il fait partie intégrante du chocolat blanc.
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On a l’habitude de voir sur les étals des avocats verts, de la variété Hass, mais il existe également des avocats jaunes, rouges, noirs et même violets à travers le monde.
En règle générale, vous allez me dire, le beurre d’avocat c’est du guacamole non-modifié !! Vous avez raison, mais il peut également remplacer le beurre dans vos pâtisseries et remplacer le beurre dans certaines recettes végétariennes.
L’avocat est un fruit très riche en graisses. L’huile qui en est extraite regorge de nombreux acides gras, mais sont-ils bons pour la santé ?
Oui, sans aucun doute. Riches également en fibres, il est bon pour votre cœur, et le transit. Il apporte les vitamines C, E et K,et réduit les infections. Le beurre d’avocat a un effet anti-inflammatoires et possède beaucoup d’autres propriétés de santé. On dit qu’il aurait des bienfaits aussi pour certains cancers…à vérifier.
Sous forme d’huile, il peut servir aussi à la cuisson des aliments pour les saisir et les frire, mais à température modéré, car la fumée est son seuil de tolérance. Non cuite, elle accompagnera vos salades, crudités et poissons délicats.
En général, le beurre ou l’huile d’avocat comestible, ne présente pas de risques pour la santé à condition de ne pas chauffer trop et de ne pas être allergique au latex et/ou aux fruits exotiques. Car sous forme d’huile, l’avocat contient de l’hévéine qui est un composant que l’on retrouve aussi dans le latex, la banane, le marron et le kiwi.
La mangue est le fruit tropical le plus consommé au monde après la banane. Sa chair orangée et juteuse est une bonne source de fibres et de vitamine A, B et C.
Antioxydants reconnus, des vertus bénéfiques également contre le diabète, l’inflammation, le stress oxydatif et l’hypercholestérolémie. Il contribue aussi à diminuer les risques de maladies cardiovasculaires.
Le beurre de Mangue aurait un potentiel anti-cancérigène, notamment grâce à son contenu en antioxydant.
Le beurre de mangue est obtenu à partir des noyaux de mangue. Les graines sont mécaniquement pressées. La purification et le raffinage doivent être réalisés sans chimie et solvant. Sa consistance crémeuse et lisse est directement corrélée au rapport des acides gras stéariques et oléiques. Insoluble dans l’eau, soluble dans les huiles et solvants organiques.
Le beurre ou crème de Mangue, vous servira à parfumer vos mousses, cheesecakes et panna cota par exemple. À allier avec les fruits de la passion, jasmin et thé vert pour les panna cota. Il peut être utilisé désormais depuis peu comme substitut du beurre de cacao dans la fabrication du chocolat.
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Pour finir je vous conseille de lire également cet article du blog Vadrouille et Tambouillequi me paraît intéressant et complète le mien sur l’importance des Oléagineux qui sont contenus dans les beurres végétaux comestible et leurs rôles pour la santé.
N’hésitez pas à me faire parvenir vos commentaires, suggestions…je suis preneuse !!! Posez-moi des questions, j’adore ça !!
(Agence Ecofin) – Avec la demande alimentaire du continent africain appelée à augmenter dans les prochaines années, le défi principal réside dans la limitation des achats sur le marché international. Alors que souvent l’accent est mis sur le secteur industriel pour y parvenir, le tissu de l’artisanat et des PME prend de plus en plus d’importance dans les villes. Souvent délaissées par les soutiens publics, les micro-entreprises agroalimentaires n’en demeurent pas moins essentielles pour de nombreuses populations en milieu urbain ou péri-urbain. Dans un entretien avec l’Agence Ecofin, Nicolas Bricas, chercheur au Cirad et titulaire de la Chaire Unesco Alimentations du Monde, souligne que les produits locaux ont un rôle crucial pour la construction du système alimentaire de demain sur le continent si l’environnement est propice pour leur développement.
Agence Ecofin : Il y a eu sur ces dernières années, une recrudescence des initiatives de la société civile et d’ONG, notamment en Afrique de l’Ouest, pour la promotion des produits locaux face à la concurrence des produits importés. Certains parlent même de « bataille pour le consommer local ». Que pensez-vous de cette tendance ?
Nicolas Bricas : Je pense qu’il est tout à fait pertinent de donner à la production agricole locale une part plus importante dans la satisfaction des besoins.
Nicolas Bricas : « La production locale pourrait souvent être qualifiée d’agroécologique.»
Quand je parle du local, cela inclut aussi bien ce qui est produit dans le pays que dans les pays proches aux productions complémentaires, dans la sous-région. Le degré de recours aux marchés internationaux pour se nourrir est variable d’un pays à l’autre, au sein du continent africain. Par exemple, le Sénégal est historiquement, depuis les années 60, un pays qui recourt largement à des importations alimentaires : riz, blé, poudre de lait, huile, oignons, etc. Comparativement, le pays voisin qu’est le Mali est beaucoup moins dépendant des achats sur le marché international.
Le taux d’urbanisation ne fait pas tellement la différence. Ainsi, le Nigeria, très peuplé et très urbanisé, n’a qu’un recours limité aux importations alimentaires. Certes, le riz et le blé importés nourrissent davantage les villes que les campagnes. Mais n’oublions pas que les céréales ne représentent, en valeur économique, qu’un tiers environ du marché alimentaire des villes de l’Afrique de l’Ouest. Un second tiers est constitué des produits d’origine animale – viandes, poissons, produits laitiers et œufs – et un troisième tiers de tous les autres produits de sauce – légumineuses, huiles, légumes, produits sucrés et fruits – et des boissons. Et pour ces deux derniers tiers du marché urbain, les produits africains dominent largement.
« Mais n’oublions pas que les céréales ne représentent, en valeur économique, qu’un tiers environ du marché alimentaire des villes de l’Afrique de l’Ouest.»
Pour revenir aux céréales, le fait que leurs prix sur les marchés internationaux sont devenus instables depuis 2008 rend d’autant plus pertinente la diversification des sources d’approvisionnement.
« Tout ce secteur génère des revenus et des valeurs ajoutées qui restent dans le pays.»
Ne pas dépendre des seuls riz et blé, mais jouer sur les complémentarités avec le maïs, le manioc, l’igname, la patate douce et la pomme de terre, le plantain, le niébé, tous produits dans la sous-région, est un moyen de s’affranchir des risques de flambées de prix. Il ne faut pas mettre tous ces œufs dans le même panier comme on dit.
AE : Un des arguments de poids en faveur des produits locaux est qu’ils ne consomment pas une grande quantité d’intrants chimiques et qu’ils génèrent des revenus importants pour les économies locales. Qu’en pensez-vous ?
Nicolas Bricas : Je suis tout à fait d’accord avec ces deux idées. La production locale pourrait souvent être qualifiée d’agroécologique. Elle s’appuie sur des savoir-faire paysans rôdés depuis des décennies, sur une multitude de terrains divers et relativement résilients face aux aléas naturels. Elle utilise effectivement une diversité de variétés adaptées à chaque contexte agroclimatique plutôt qu’un nombre limité de variétés standards. Elle consomme peu d’engrais chimiques et de pesticides, car les productions s’insèrent dans des systèmes diversifiés, à l’opposé de monocultures plus fragiles aux maladies et nécessitant plus de traitements. Elles sont donc moins risquées pour la santé, d’autant que l’introduction récente de produits chimiques se fait souvent dans un contexte de formation et de contrôle insuffisants, faisant courir de sérieux risques sanitaires tant aux producteurs qu’aux consommateurs.
« Cette diversification constitue un grand champ d’opportunités pour les systèmes alimentaires locaux.»
Certes les rendements sont nettement améliorables pour certaines cultures et la recherche agronomique s’y investit avec de nouvelles démarches qui s’appuient davantage sur les savoirs paysans. Il y a des marges de manœuvre pour améliorer la performance et la résilience des systèmes de production. Il faut soutenir la recherche et les organisations paysannes pour y travailler ensemble.
Cette production locale est essentiellement assurée par les petits exploitants. Elle est transformée, commercialisée et distribuée par des milliers, il faut même dire, à l’échelle des pays, des millions de femmes et d’hommes.
« Cette production locale est essentiellement assurée par les petits exploitants. Elle est transformée, commercialisée et distribuée par des milliers, il faut même dire, à l’échelle des pays, des millions de femmes et d’hommes.»
Tout ce secteur génère des revenus et des valeurs ajoutées qui restent dans le pays, contrairement aux industries multinationales qui enrichissent plutôt les pays industrialisés d’où elles sont originaires. Autour de ces activités, depuis la production jusqu’à la consommation et la valorisation des déchets, gravitent une multitude d’activités de conditionnement et de production d’emballage, de production d’équipements manuels et mécanisés de transformation (moulins, râpes, presses), de transport, de manutention, de services. C’est cet ensemble que l’on appelle le système alimentaire. Et celui-ci s’est considérablement développé, notamment avec l’urbanisation et maintenant avec la croissance des marchés ruraux.
AE : Quelle place ce système agroalimentaire, en majorité artisanal, peut-il occuper dans l’approvisionnement des villes de demain ? Le local peut-il répondre aux besoins des consommateurs urbains dont les exigences sont croissantes ?
Nicolas Bricas : Je pense que cela dépend des pays. Il y a des pays dans lesquels la forte croissance de la population et l’urbanisation rapide rendront nécessaire une vraie révolution agricole pour permettre une relative autosuffisance. Mais on a des exemples comme le Nigeria qui a connu une forte croissance agricole et est aujourd’hui très largement nourri avec la production locale.
« Mais on a des exemples comme le Nigeria qui a connu une forte croissance agricole et est aujourd’hui très largement nourri avec la production locale.»
La grande tendance d’évolution des comportements alimentaires dans les villes, en Afrique comme partout dans le monde, est la diversification alimentaire. Par le passé, on consommait dans sa zone rurale, une céréale de base, ou un tubercule ou une racine de base qui était ce qu’on cultivait. Aujourd’hui en ville, les habitants consomment non seulement les aliments habituels, mais ont désormais intégré de nouveaux produits de base dans leurs habitudes et ont également diversifié les sauces.
« On est en train d’assister à la marchandisation de la dernière étape du système : la cuisine.»
Cette diversification constitue un grand champ d’opportunités pour les systèmes alimentaires locaux. Ceci a bénéficié à des produits comme le maïs, le manioc, l’igname, le plantain, le niébé, qui étaient des produits d’autoconsommation et sont devenus des cultures commerciales. Mais on voit aussi d’autres filières se développer : celles par exemple du fonio, du sésame, de l’oseille de Guinée (bissap), du souchet, de la pastèque, des produits forestiers condimentaires, de certains fruits, sans parler des produits d’origine animale. Et cette diversification ne se joue pas seulement dans la production, mais aussi dans la transformation. Au Bénin, près d’une quarantaine de produits à base de maïs, plus ou moins fermentés, cuits de diverses façons, ont été recensés. Le manioc est transformé sous diverses formes et certaines deviennent emblématiques de la cuisine de certains pays comme l’attiéké (semoule granulée fermentée cuite à la vapeur) de Côte d’Ivoire ou le gari (semoule grillée) du Bénin.
« Le manioc est transformé sous diverses formes et certaines deviennent emblématiques de la cuisine de certains pays comme l’attiéké (semoule granulée fermentée cuite à la vapeur) de Côte d’Ivoire ou le gari (semoule grillée) du Bénin.»
Ces dynamiques ne doivent pas faire oublier que l’émergence de la classe moyenne urbaine génère un marché potentiel pour des produits transformés industriels qui incorporent plus de valeurs ajoutées : garantie de qualité sanitaire, plus longue conservation, conditionnement sophistiqué, etc. De nouvelles filières d’importation du marché international et de nouvelles entreprises étrangères s’implantent pour exploiter ce marché. Et cette dynamique aiguise la concurrence avec les produits locaux qui n’ont, jusqu’à présent, que peu bénéficié d’accompagnement pour améliorer leur compétitivité. La formation des professionnels des métiers de l’artisanat et des PME agro-alimentaires est encore insuffisante. La distribution évolue avec l’implantation des libres-services et des supermarchés et la logistique est en train de subir une révolution avec l’arrivée du numérique. Peu d’entreprises locales y sont préparées.
« La distribution évolue avec l’implantation des libres-services et des supermarchés et la logistique est en train de subir une révolution avec l’arrivée du numérique. Peu d’entreprises locales y sont préparées.»
Certes le secteur est très dynamique, innove constamment, s’adapte à ces changements, mais l’environnement dans lequel évoluent les systèmes alimentaires locaux peut parfois les handicaper.
« L’enjeu n’est pas qu’économique, compte tenu des emplois que représente ce secteur. Il est aussi culturel.»
Les marchés sont souvent peu salubres, peu de plateformes de transformation équipées sont disponibles pour les PME, l’offre en emballages est insuffisante et le sachet plastique est encore le principal moyen de conditionnement. Par ailleurs, l’offre en crédit reste mal adaptée aux toutes petites entreprises et le conseil est limité. Il y a encore besoin de construire d’ambitieuses politiques d’accompagnement des systèmes alimentaires locaux. L’enjeu n’est pas qu’économique, compte tenu des emplois que représente ce secteur. Il est aussi culturel. Car ce que portent les systèmes alimentaires locaux, c’est l’identité alimentaire de l’Afrique de demain, ni imitation des modèles occidentaux, ni perpétuation des modèles traditionnels ruraux. Les cultures alimentaires ont toujours été vivantes, ont toujours évolué, valorisant des traditions ancestrales en les faisant évoluer, incorporant des éléments exogènes, inventant de nouvelles cuisines, de nouvelles façons originales de consommer.
AE : Certains estiment que la consommation des produits locaux et la sécurité alimentaire vont de pair. Etes-vous de cet avis ?
Nicolas Bricas : Oui, il est tout à fait compatible d’améliorer la sécurité alimentaire en s’appuyant sur la production locale. Il ne faut pas oublier que la sécurité alimentaire en Afrique comme ailleurs, ne se limite pas à la quantité de nourriture nécessaire pour alimenter la population. S’il y a de l’insécurité alimentaire, c’est parce qu’une partie de la population n’a pas accès aux moyens de production pour nourrir sa famille, n’a pas accès à de bonnes terres ou à des équipements pour produire suffisamment, ou ne dispose pas d’un revenu suffisant pour acheter de quoi bien se nourrir. Ce sont aujourd’hui les inégalités sociales, la pauvreté, le manque d’activités économiques, chez les jeunes notamment, qui posent un problème d’insécurité alimentaire.
La production locale représente, comme je l’ai dit, des millions d’activités économiques. Ces activités valorisent des savoir-faire y compris de personnes qui ont un niveau d’éducation faible. Elles permettent à ces personnes de sortir de la pauvreté. Il ne faut pas évaluer la performance des systèmes alimentaires à leur seule capacité à produire assez de nourriture. Il faut aussi les évaluer à leur capacité à fournir des emplois et des revenus.
« Il ne faut pas évaluer la performance des systèmes alimentaires à leur seule capacité à produire assez de nourriture. Il faut aussi les évaluer à leur capacité à fournir des emplois et des revenus.»
Par ailleurs, la sécurité alimentaire suppose également l’accès à des aliments de bonne qualité nutritionnelle. Aujourd’hui, on sait que l’un des meilleurs moyens d’améliorer la situation nutritionnelle, en particulier pour lutter contre les carences en micronutriments comme le fer ou la vitamine A, c’est de diversifier l’alimentation, de manger des produits variés plutôt que de recourir à des aliments industriels enrichis. Jouer sur la diversification de l’offre alimentaire participe d’une amélioration de l’état nutritionnel. Donc définitivement oui, production locale et sécurité alimentaire sont parfaitement compatibles.
AE : Quels sont les autres défis qui sont liés au développement des filières locales, au-delà de la question de la qualité ?
Nicolas Bricas : Il y a un nouvel enjeu qui arrive dans les villes d’Afrique, comme ailleurs, dans tout le système alimentaire mondial avec internet. Il s’agit de la commande à distance et de la livraison à domicile. Le système alimentaire s’est marchandisé en commençant par la production agricole, puis progressivement s’est étendu à la transformation et à la distribution.
Autrefois, dans le monde majoritairement rural, les agriculteurs produisaient leur propre nourriture, la transformaient dans l’espace domestique. Progressivement avec le développement des villes, les filières alimentaires marchandes se sont mises en place. Les agriculteurs vendent une partie de leur production et il y a une multitude d’acteurs qui transforment les récoltes, assurent la distribution, le conditionnement, le transport et la restauration. On est en train d’assister à la marchandisation de la dernière étape du système : la cuisine. Certes les restaurants, gargotes et maquis existent depuis longtemps. Mais avec la commande par internet, le secteur de la restauration se transforme.
« Manger des produits variés plutôt que de recourir à des aliments industriels enrichis.»
Depuis leur domicile, certaines cuisinières de confiance préparent pour plus de convives que leur famille et vendent des portions de leurs plats cuisinés que des consommateurs peuvent commander par internet, et se les faire livrer sur leur lieu de travail ou à domicile ou passer les chercher chez la cuisinière. Pour la cuisinière, c’est une source de revenus. Pour le consommateur, c’est un moyen d’accéder plus facilement à une cuisine de qualité. C’est déjà le cas en Asie, en Amérique et plus récemment en Europe, et cela est en train de venir en Afrique. Actuellement, c’est une certaine classe aisée qui peut se permettre de ne pas cuisiner tous les jours pour elle-même et commander régulièrement. Mais cette tendance s’élargit aux classes moyennes et plus populaires. Je pense qu’il faut intégrer cela dans les possibilités d’action. C’est un espace de créativité et d’invention de la cuisine de demain.
« Actuellement, c’est une certaine classe aisée qui peut se permettre de ne pas cuisiner tous les jours pour elle-même et commander régulièrement. Mais cette tendance s’élargit aux classes moyennes et plus populaires.»
Une conséquence possible de cette marchandisation de la cuisine est qu’elle peut remettre en question les rapports de genre dans le système alimentaire, c’est-à-dire la distribution des rôles entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui, le système est majoritairement dominé par les femmes, surtout dans la transformation, la commercialisation et dans la restauration. Si l’on cuisine moins à la maison et qu’on achète plus à ses voisines ou ses voisins de confiance, quelles conséquences pour l’organisation des ménages ? Or cette organisation est au cœur du fonctionnement des sociétés. L’alimentation c’est bien plus que se nourrir. C’est organiser la société, le lien social, c’est source de plaisirs, source d’identités culturelles et c’est aussi une façon d’organiser les rapports sociaux entre homme et femme, mais aussi entre citadins et agriculteurs.
Les systèmes alimentaires sont en plein essor, mais les défis sont nombreux face à la multiplication des risques climatiques, sanitaires, économiques et politiques. La gouvernance de ces systèmes ne peut pas être accaparée par quelques acteurs économiques puissants. Pour que l’Afrique invente son propre système alimentaire, elle doit être souveraine dans sa gouvernance. Cela ne veut pas dire que le continent n’importera rien. Les échanges avec l’extérieur sont enrichissants. Mais, cela doit se faire de façon équilibrée et il faut d’abord dynamiser ses propres forces.
A l’heure où nourrir les populations représente encore un défi dans certains pays africains, il peut sembler utopique de s’intéresser à l’agriculture biologique, et aux bénéfices dont pourraient en tirer les économies africaines. Pourtant ce type d’agriculture permettrait de lutter contre la désertification progressive qui sévit sur le continent, et de garantir une meilleure autosuffisance alimentaire.
L’agriculture biologique en Afrique se résume pour certains à un doux rêve de bobo idéaliste. Pour d’autres, il est souhaitable que les pays africains se tournent vers ce type d’agriculture dans une perspective de durabilité des ressources. L’on conçoit souvent l’autosuffisance alimentaire comme le résultat d’une agriculture intensive, dont les hauts rendements exigent l’utilisation d’engrais industriels et de pesticides. Bref, faut-il vraiment produire plus pour manger plus ?
Une étude publiée par l’Institut de Développement Durable basé à Addis-Abeba, en partenariat avec la FAO et la Société Suisse pour la Conservation de la Nature retrace l’une des premières expériences scientifiques d’agriculture biologique menée sur la période 2000-2006. Les recherches ont porté sur la région de Tigray, située au nord de l’Ethiopie, où les terres agricoles ont subi une forte dégradation dans un contexte de sécheresse persistante. La conversion des terres en terrains biologiques, qui nécessite trois à quatre ans, a permis de doubler les rendements dans la région, notamment grâce à l’utilisation de fertilisants naturels, à une meilleure gestion des eaux de pluies, et à la réintroduction de végétaux permettant de lutter contre l’érosion des sols.
Cette expérience a le mérite de démontrer que la désertification progressive du continent n’est pas une fatalité. L’agriculture biologique, en optimisant et modernisant les méthodes de l’agriculture traditionnelle, constitue une solution efficace face à la dégradation des terres cultivables et à l’érosion des sols. L’intensification agricole de ces dernières années a eu de lourdes conséquences sur la qualité des sols africains : les monocultures, le surpâturage, l’agriculture sur brûlis et l’irrigation mal maîtrisée ont considérablement appauvri les terres cultivables. La transition agricole tant attendue ne s’est pas accompagnée d’une hausse réelle des rendements. La lutte contre le processus de désertification à travers la généralisation de l’agriculture durable permettrait ainsi d’accroître la production et de réduire la dépendance alimentaire du continent.
L’agriculture biologique est pourtant loin de faire l’unanimité chez les experts africains. Lors d’une conférence au Rwanda en octobre 2015, le CIALCA (Consortium for Improving Agriculture-based Livelihoods in Central Africa) a écarté l’idée d’un débat idéologique opposant agriculture intensive et biologique. Les deux approches sont, selon les experts, complémentaires et pertinentes à des stades de développement différents. Cette approche pragmatique part du constat que l’agriculture africaine est par nature biologique, avec la faible utilisation d’engrais et de pesticides, qui conduit à de faibles rendements. La « troisième voie » proposée, celle de « l’intensification durable », combine ainsi les deux approches, avec comme objectif d’éradiquer la faim dans les régions sous forte pression démographique, à travers l’introduction de variétés de fruits et légumes améliorées, et de cultures intercalaires (juxtaposition de plusieurs cultures, pour bénéficier de synergies de production).
Au-delà de la préservation des terres, le développement de l’agriculture biologique permettrait à terme aux populations locales d’obtenir une meilleure rémunération de leur travail. Les produits issus de ce type d’agriculture offrent de meilleures marges que les produits standards. La demande de produits biologiques est en forte croissance dans les pays européens. Les producteurs africains tournés vers les marchés d’export pourraient sensiblement améliorer la rentabilité de leurs exploitations après la conversion de leurs surfaces en terres biologiques. L’agriculture biologique convient d’ailleurs particulièrement aux petites exploitations, qui cultivent souvent les terres selon les méthodes traditionnelles. Certains pays ont bien compris la manne que pourrait représenter une production agricole biologique de qualité, et encouragent les producteurs dans leurs démarches de certification grâce à des programmes financés par la FAO. La certification étant indispensable pour exporter sur les marchés européens. Les pays bénéficiant aujourd’hui des plus grandes surfaces agricoles biologiques sont l’Ouganda, la Tunisie, l’Ethiopie et la Tanzanie, avec des cultures dites de rente comme le café, le coton, le cacao et l’huile de palme.
Face à l’échec de l’intensification agricole de ces dernières années, l’agriculture biologique présente de réels avantages pour les producteurs africains : proche de l’agriculture traditionnelle, elle contribue à limiter l’érosion des sols, et permet aux populations de bénéficier de ressources durables dans un contexte de forte pression démographique. La structuration progressive des filières export, notamment grâce à la certification, constitue une assurance pour les exploitants africains de vendre leurs produits à bon prix, se protégeant ainsi contre les fluctuations des marchés agricoles mondiaux.
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En Afrique et partout ailleurs, le pagne s’impose dans la mode, sous de nouvelles matières tels que la soie, la viscose ou la maille, mais également depuis quelques années dans la décoration….
MAIS QU’EST-CE QUE LE WAX ?
A la base, c’est un coton qui est décoloré, une concoction de cire et de résine.
Le pagne qui fait le buzz actuellement est originaire du mot espagnol pano qui veut dire morceau d’étoffe ou pan d’étoffe ou de matière végétale tressée (ex raphia) de forme rectangulaire avec lequel une personne se couvre les hanches jusqu’aux cuisses ou aux genoux
Il est le fruit de l’union entre l’Europe, terre de naissance et l’Afrique qui a su en faire usage.
Pour la petite histoire, le premier wax fabriqué en Hollande, nommé Marianne, fut introduit en Côte d’Ivoire il y a 150 ans. L’effet fut immédiat, et en 1934, Van Vlissingen (dont le nom de l’entreprise Vlisco s’inspire) notait qu’à Grand Bassam, « la plupart de la population porte des tissus Van Vlissingen ».
Cependant avant d’être un succès, le wax a connu des débuts très difficiles, comme au Ghana (qui était alors une étape sur la route des Indes), les navigateurs Hollandais espéraient faire un troc facile de tissus indonésiens contre denrées et richesses naturelles de la Côte d’Or, mais ils s’aperçurent vite que les pagnes javanais de coton très fin ne répondaient pas aux exigences locales, et donc les échantillons proposés furent refusés. Les commerçants hollandais durent donc entreprendre de fabriquer eux-mêmes des wax adaptés aux critères d’esthétique et de qualité de la côte ouest-africaine.
Ainsi, on ne peut parler d’une ‘tradition ’véritable mais de l’adoption et de l’adaptation d’un textile créé pour la demande locale.
La fabrication du wax est donc l’amalgame de techniques d’origine indonésienne, hollandaise, et ouest-africaine
De ce fait, on distingue deux catégories de pagne : le tissu pagne imprimé et le tissu pagne tissé qui est un moyen d’expression culturelle regroupant la tradition les pratiques populaires, comme ici chez nous le kita, où les tissés des tisserands de Korhogo.
C’est ainsi que l’on décèle plusieurs types.
Mais seuls le Bogolan dont l’utilisation est la plus courante de nos jours et est dessiné par les femmes maliennes, tandis que le wax hollandais tissu le plus arboré par les femmes en Afrique et le Woodin qui s’étend jusqu’à l’ameublement, sont les plus reconnus dans le monde.
EXPRESSIONS DES CULTURES, DES TRADITIONS, D’UNE AFRICANITÉ AFFIRMÉE
Le pagne devient une expression multiculturelle, et surtout chez nous en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années maintenant. On l’utilise dans nos tenues vestimentaires pour tous les jours, pour aller au bureau, au travail, en promenade, ou dans des cérémonies. C’est également un tissu qui se veut unisexe.
Les messages et les noms que on lui attribue, se réfèrent à la vie quotidienne, la modernisation, la culture populaire ou aux relations conjugales. Un pagne devient un classique lorsqu’il est nommé ; il est alors incontournable, et doit figurer dans une garde-robe qui se respecte.
Par ailleurs, ces pagnes servent la continuité régionale dans le pays : un pagne classique se décline en plusieurs variantes de couleurs. Les préférences varient selon la région, les couleurs latérites sont plus répandues dans le nord, tandis que les couleurs vives dominent dans le sud. Puisque le nom se réfère au motif, et non à la couleur, un pagne nommé est comme une chanson populaire : il marque son époque, devient une référence commune.
MODERNITÉ
Tout le monde se met au pagne, les grands couturiers et stylistes africain, comme Pathé O, Diop, Aya Konan, mais aussi le couturier libano-ivoirien Elie Kuamé y taille les silhouettes échancrées de ses « hyper-femmes », ainsi qu’une collection pour les 170 ans du groupe Vlisco.
A l’international, la Grecque Marie Katrantzou en fait des fourreaux de soirée, tandis que la maison néerlandaise Viktor & Rolf réinterprète Van Gogh façon pagne à travers des minirobes bouffantes aux épaules nues. En 2014, l’artiste Stromae et sa femme, la styliste Coralie Barbier, créent leur ligne de vêtement, Mosaert. Une série de capsules qui s’appuie sur le design wax pour mettre en musique des patrons anglais à la coupe juste, selon une fabrication « responsable » : de petites quantités produites en Europe, à partir de matériaux sains et traçables.
Vous trouverez en cliquant sur ce lien un article qui vous informe sur des marques qui mettent vraiment en valeur le textile et en font également bénéficier au plus démunie :
Les grandes maisons de luxe s’approprient également le wax, comme Stella McCartney, qui le décline en camaïeu de verts pour des robes ultraféminines, amples et serrées à la taille, ou épaules nues, à volants, pour un effet princesse très premier degré. Les robes asymétriques de Dries Van Noten l’ont assagi, et les grandes chemises souples pour hommes, chez Balenciaga, l’interprètent façon années 1980.
Le wax se détourne toujours bien.
Entré dans les usages vestimentaires, le wax est « devenu authentiquement africain, s’amuse-t-elle, puisqu’il est prisé d’un bout à l’autre du continent, aussi bien par les hommes que par les femmes de tous les âges. Il est le symbole d’une Afrique métissée, plutôt moderne, résultat des interactions avec l’Europe et l’Asie, mais aussi au sein du continent. » Anne Grosfilley, anthropologue et auteur du livre-somme Wax & Co., anthologie des tissus imprimés d’Afrique (éditions La Martinière).
Il est également à l’origine de tout un secteur économique, avec l’émergence, à partir des années 40, des Nana Benz. Ces négociantes en tissus, redoutables femmes d’affaires, constituent une bourgeoisie commerçante dans les décennies 70 et 80, marquant la culture populaire. Elles affichent alors les mêmes signes de réussite que les hommes, d’où leur surnom, « Benz », tiré des Mercedes au volant desquelles elles sillonnent les routes. L’inénarrable Dédé Rose Creppy, une pionnière des Nana Benz, reste, à 80 ans passés, sur le marché de Lomé, au Togo, la doyenne d’un business essoufflé.
CONCURRENCE ET CONTRE FAÇON
Car la concurrence de la production chinoise à bas coût a fini par écraser les fabriques tant européennes qu’africaines, lesquelles avaient essaimé dans le sillage des Nana Benz, et ont pour la plupart fermé. Vlisco, seule rescapée de la splendeur passée du wax hollandais, tente de maintenir quelques sociétés sœurs de son groupe sur le sol africain. Tandis que l’anglaise ABC Wax a déplacé sa ligne de production au Ghana en 2005. Les dernières manufactures authentiques doivent faire face à des imitations non autorisées de leurs dessins, véritable pillage de propriété intellectuelle. C’est aux irrégularités du tissu que l’on reconnaît un vrai wax hollandais, ou sa version luxe, plus épaisse, le « super wax ». Il se revend au détail dans chaque quartier africain des métropoles, insensible aux modes. Si ce n’est que les créateurs se l’approprient désormais, entre hommage familial et liberté créative
L’AFRIQUE À L’HONNEUR DANS LA DÉCORATION
J’avais fait un précédent article sur le wax dans la décoration, découvrez-le ou redécouvrez :
À la fois gai, coloré et varié, cet imprimé ethnique est parfait pour apporter le petit grain de folie qui manquait à votre intérieur. Après la décoration presque monochrome et apaisante du style scandinave, le tissu wax est remis au goût de jour grâce aux différentes inspirations ethniques qui réveillent le monde de la déco. D’ailleurs de nombreuses marques et designers ne s’y sont pas trompés, n’hésitant pas à le décliner sur différents supports.
Pour réussir une déco cohérente et chaleureuse grâce au célèbre tissu, le secret est d’apporter de petites touches subtiles. Et le choix est vaste.
On n’a pas fini de créer et de découvrir le wax, car par les possibilités sont infinis avec les graphismes, les couleurs, les formes…….pour tous.
Découvrez de magnifiques articles faits en pagne sur Mamafrica
A travers mes recherches sur internet, et mes propres expériences personnelle, j’ai découvert les bienfaits des produits naturels, et tous particulièrement celui des beurres végétaux.
Il faut savoir tout d’abord, que les beurres végétaux sont des produits naturels issus, des amandes, des fruits ou des graines d’une plante ou d’un arbre.
Qu’ils soient de mangues, d’avocats, de cacao, ou de bien d’autres fruits et graines que nous connaissons déjà ou non, et surtout moins nombreux que les huiles, les beurres végétaux ont des bienfaits similaires aux huiles végétales (purs ou agrémentés).
Ils sont nourrissants, réparateurs ou encore adoucissants de la peau et des cheveux.
En quoi sont-ils différents dans ce cas, me demanderez-vous ?
Tout se joue dans la texture !
Ils sont solides à température ambiante, d’où leur appellation de beurre, et en les chauffant légèrement, ils deviennent liquides, d’où l’appellation d’huile, pour en faciliter l’application sur la peau.
Pour les récolter, les produits naturels qui nous intéressent, peuvent être pressés, ou simplement débarrassés de leur enveloppe afin de récupérer la matière. Et de même que pour les huiles végétales, certains moyens d’extractions des différents beurres végétaux peuvent nuire à leur qualité. Il faut donc choisir un beurre végétal bio, vierge, pur et de première pression à froid extrait sans solvant.
En dehors du beurre de Karité et de cacao dont on entend le plus souvent parler, l’on peut aussi se tartiner de beurre d’amande, d’avocat, d’olive, de Cupuaçu, de Kpangnan, de mangue, de Murumuru, de Kokum, de Sal, de Tucuma…
Si le beurre de Karité est le plus connu, il n’empêche qu’il en existe bien d’autres.
Aujourd’hui, j’ai choisi de vous en présenter cinq, que nous pouvons facilement trouver ici en Côte d’Ivoire, pur, bio, artisanal, ou que vous pourrez également faire de vos propres mains à la maison.
Allez pleins feux sur leurs bienfaits et leurs fabrications !!!
LE KARITÉ
De loin la plus importante base de cosmétique utilisée dans le monde, de tous les beurres végétaux qui existent.
Longtemps utilisé dans les pays d’Afrique de l’ouest, les remarquables vertus cosmétiques, thérapeutiques et même alimentaires, du beurre de Karité ne sont plus à présenter, tellement les bienfaits sont importants.
Sa composition riche en acides gras essentiels, permette la construction et la protection des membranes cellulaires, les vitamines A et E aident à maintenir l’hydratation et la jeunesse de la peau, luttent contre les radicaux libres et la sécheresse cutanée, les inflammations, les altérations cutanées, améliorent l’élasticité, augmentent la teneur en collagène et permettent une meilleure cicatrisation….
Bref le produit naturel complet par excellence.
Avant d’en connaître sa fabrication, il faut savoir que le karité pousse à l’état sauvage en Afrique dans une zone parfois dénommée « la ceinture du Karité » (Soudan, Sénégal, Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Nigeria, Burkina Faso, Togo, Bénin, Ghana, Ouganda…).
L’arbre commence à produire au bout de 15 ans pour atteindre sa pleine production vers 30 ans. il peut vivre jusqu’à 300 ans !
Pour parler de Côte d’Ivoire, c’est à la fin Mai, dans les savanes arborées, que les précieuses noix de karité commencent à tomber par dizaines au pied des grands arbres sauvages du même nom, et sous la pulpe comestible, une noix marronne renfermant une amande blanchâtre qui contient environ 50% de matière grasse, et une fois transformée, donne le beurre.
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Comment le fabrique-t-on ? Tout est dit dans le lien ci-dessous :
Déjà utilisé par les Mayas et les Aztèques, le cacao qui vient d’un arbre appelé le cacaoyer, mais également connu sous le nom de Theobroma ce qui signifie « nourriture des dieux » en grec, constitue sans doute l‘une des grandes découvertes des premiers explorateurs qui ont aimé son côté stimulant, relaxant et même aphrodisiaque…Il l’appelait la boisson amère
Moins connu que le karité, la fève de cacao, nous permet d’en faire du beurre qui possède des propriétés anti-oxydantes, apaisantes et amincissantes reconnues, en plus du côté gourmand qu’il apporte aux soins de beauté qui subliment le corps et les cheveux, tous les actifs présents dans la fève.
Le beurre de cacao a une couleur blanc cassé ou ivoire. Il donne sa texture crémeuse et molle au chocolat. En plus, il résiste très bien à l’oxydation, ce qui permet de le conserver longtemps.
Le beurre de cacao possède beaucoup des bienfaits nourrissants parce qu’il est riche en matières grasses, apaisants, cicatrisants, il empêche le vieillissement précoce de la peau et favorisent le développement cellulaire en stimulant la synthèse du collagène.
Mais ce n’est pas tout ! Il agit également contre la cellulite, il ré-pulpe la peau, aide à garder son élasticité, l’hydrate, la rend ferme et douce grâce aux tanins du cacao aux propriétés astringentes. Il est utilisé par ailleurs pour dompter les cheveux très secs, cassants et abîmés sous forme de masque après shampooing. Son utilisation la plus commune soigne les lèvres gercées sous forme de stick.
Il est bien connu que le chocolat rend heureux, mais on ne sait pas forcément pourquoi, au-delà du plaisir évident que procure le fait de manger du chocolat, le beurre de cacao contenu dans le chocolat augmente les niveaux d’endorphine et de sérotonine dans le cerveau, ce qui améliore l’humeur générale.
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L’une des meilleures façons de profiter des bienfaits du beurre de cacao, c’est de faire le vôtre :
La coco est un cadeau de la nature dont il ne faut pas se priver. En effet, que ce soit simplement pour nourrir son corps ou pour soigner naturellement des problèmes de peau, le beurre de coco a beaucoup à vous offrir.
Le beurre de coco ou huile de coco, ici on parle vraiment de la même chose. La chair de noix de coco râpée et pulvérisé dans un robot ou blender, et devient ainsi un beurre lisse et crémeux.
Tous comme le karité, les vertus de la coco ne sont plus à démontrer, et ayant passé des tests cosmétiques, il est 100% sûr pour un usage sur la peau.
La coco est un soin naturel et efficace.
Les beurres de coco ont de nombreuses vertus pour la beauté de votre corps et répondent aux différents besoins de notre peau tels que : Antirides – Anticernes – Après-rasage – Cicatrices – Régénération cellulaire – Antibactérienne-Antimicrobienne – Nourrissant – Réduit les Vergetures – Réduit la cellulite- Redonne élasticité et souplesse à la peau – Apaise les Coups de soleil.
Cela dit, pour bénéficier pleinement de tous leurs bienfaits, faites attention de bien choisir un beurre de coco à usage cosmétique et non-comédogène (Le terme comédogène fait référence à un produit générant la formation d’imperfection de type points noirs, autrement dit de comédons. A l’inverse, une texture qui ne bouche pas les pores de la peau est appelée non-comédogène.).
A l’instar de l’huile de coco, il faut distinguer le beurre de coco alimentaire du beurre de coco cosmétique. Le beurre de coco alimentaire est un beurre de cuisine, il sert à faire revenir des aliments. A l’inverse, le beurre cosmétique a été spécialement conçu pour être appliqué sur la peau, sa composition varie légèrement du beurre alimentaire.
En effet, c’est l’assurance d’utiliser un véritable produit cosmétique et non un beurre de cuisine.
Dans l’inconscient collectif, l’avocat est fortement recommandé pour garder la forme.
Ce fruit au goût et à la texture si particulière est en effet riche en acides gras, en protéines et en vitamines. On ne recommande jamais assez d’en consommer régulièrement.
L’avocat est le fruit de l’avocatier, qui est un arbre subtropical originaire du Mexique et d’Amérique du Sud. Selon des chercheurs, la chair du fruit était utilisée par les Aztèques pour protéger leur peau contre les vents desséchants. Ils l’appliquaient également sur leurs cheveux pour en accélérer la pousse.
Il en existe environ 500 variétés produisant des fruits de tailles différentes. Cela peut aller de petits fruits rappelant des œufs à des fruits lourds ressemblant à des poires.
Les avocats sont extrêmement nutritifs et riches en huile.
En réalité, le noyau est encore plus riche et bénéfique pour nous que la chair du fruit en lui-même. Pour se faire une idée, 70% des acides aminés du fruit se trouvent… dans le noyau. Il traite les maladies, protège le système immunitaire et prend grand soin de votre peau. Mais aujourd’hui on s’intéresse à sa chair.
Le beurre d’avocat va aider votre peau à reprendre de la tonicité, de la douceur et de l‘élasticité. Il peut être très utile pour traiter les rides ou les démangeaisons. De couleur verte et à la douce odeur d’avocat, c’est un régal pour les peaux sèches comme soin nourrissant, réparateur et protecteur.
On l’utilise principalement pour le soin des cheveux secs, ternes, cassants et indisciplinés, car il possède des propriétés nourrissantes, adoucissante et fortifiante. De plus, le beurre étant peu comédogène, toutes ces substances pénètrent facilement dans le cheveu.
Pour une meilleure assurance d’avoir un bon beurre d’avocat, le fait maison est encore mieux, par ici une petite recette :
Le manguier, qui est le plus grand arbre fruitier du monde, pousse à l’état sauvage en Inde. De nos jours, il est cultivé dans tous les pays tropicaux.
La mangue, est comestible et est apprécié pour son goût désaltérant et sucré ainsi que pour sa teneur en vitamine Son noyau est également très utilisé car il permet de tirer, ce que on appelle le beurre de la mangue.
Ce beurre est utilisé dans les produits cosmétiques ainsi que dans le domaine culinaire, notamment dans la fabrication du chocolat.
Au cœur de la mangue se trouve un noyau plat contenant une graine (ou amande) qui, une fois pressée, produit un beurre.
Ce sera un ingrédient phare de vos recettes cosmétiques, pour ses propriétés nourrissantes et adoucissantes. Il servira en cas de peau asséchée pour laisser votre peaudouce, souple et ferme, pour les cheveux secs et crépus, il apportera brillance et préviendra de la formation des fourches, mais aussi en cas de vieillissement de la peau, pour lutter contre les rides.
Incorporé à vos préparations, ce beurre donnera une texture inégalable à vos émulsions.
Découvrez les beurres de mangue 100% Made in Côte d’Ivoire sur Mamafrica
Voici votre tuto pour faire un bon beurre d’avocat naturel à utiliser pur, où en complément de vos soins :
Je vous joins le tuto pour faire également votre propre gel d’aloe vera que vous pouvez rajouter dans la préparation de vos différents beurres, et le rendre ainsi encore plus rafraichissant, hydratant et cicatrisant :
M – MANDO FOODS&Co. Que signifie ce nom et pourquoi l’avez-vous choisi ? Et &Co, pouvez-vous nous expliquer ?
Alors “MANDO” signifie “Famille” en langue Ebrié, qui est l’ethnie de la ville d’Abidjan.
Ce nom a été choisi par les mamans avec qui je travaille pour la transformation alimentaire et en effet, chez MANDO nous travaillons en Famille et nous partageons et portons ces valeurs de cohésion, d’entraide et d’amour.
Alors &Co c’est pour plusieurs raisons :
–Nos cosmétiques d’abord, nous proposons en effet une belle gamme de cosmétiques locaux et artisanaux : beurres, huiles… naturels et artisanaux que nous vous invitons à essayer !
Notre beurre de karité vient tout droit de petites coopératives de Korhogo et est 200% naturel, nos huiles sont pressées à froid et la matière première utilisée est naturelle.
Les cocos proviennent de Jacqueville et l’huile est pressée dans un petit village en bord de lagune.
Notre fournisseuse de beurres de mangue, bananes, avocat est une dame très intelligente et très consciencieuse avec qui je passe du temps à discuter et chercher de nouvelles idées.
Notre fournisseuse d’huile d’avocat et d’anacarde est une dame avec qui nous travaillons depuis le début de MANDO. Jeune et dynamique elle nous fournit toujours le meilleur de ce qu’elle produit.
–MANDO Clothes, qui est une petite entité de création de prêt à porter féminin fait main. En effet, ma femme Zara en est la styliste et la gérante et elle travaille avec de petits couturiers locaux sélectionnés pour leur savoir-faire. Les créations sont disponibles uniquement chez MALAIKA Zone 4 et Marcory Résidentiel.
–MANDO Healthy, qui est la branche de livraison de produits frais à domicile une fois par semaine sur Abidjan : fruits légumes, œufs… Produits naturels et/ou issus de l’agriculture raisonnée. Ma femme Zara est la responsable et gérante de cette branche de MANDO tandis que moi je m’occupe de la production sur notre petit champ vers Toumodi et de la livraison le vendredi.
A – Authentiquement Ivoirien ? Vous valorisez les produits locaux et la transformation traditionnelle de ses produits ?
Ma femme mon équipe et moi sommes 100% Ivoiriens. Nous avons grandi sous le soleil et les valeurs de la Terre de l’hospitalité.
En Côte d’Ivoire on sait recevoir et le but de MANDO est de recevoir tout en valorisant le terroir.
Comme on dit « c’est parce que je n’ai pas les papiers, sinon je suis Ivoirien ».
C’est pourquoi nous voulons redonner leur titre de noblesse au produits locaux ainsi que leur place dans les rayons des grands supermarchés Ivoiriens. Cela au travers du travail de la première force d’agro-transformation en Côte d’Ivoire : les femmes.
N – Naturels. Vos produits le sont-ils ? Et sont-ils 100% handmade ?
Nous produits sont 200% naturels et artisanaux.
Nous avons créé un réseau efficace de fournisseurs qui se forment sans cesse et cherchent toujours de nouveaux produits à proposer.
La qualité de la matière première, le savoir-faire dans la transformation, ainsi que la mise en packaging sont les étapes clés de notre travail. Nous favorisons la matière première produite loin d’Abidjan, ce qui est en général un gage de meilleure qualité.
Le naturel est partout en Côte d’Ivoire.
La transformation de nos produits se fait exclusivement par de petites et moyennes agro-transformatrices afin de leur redistribuer de façon équitable la valeur de leur travail.
Nous nous assurons ensuite du travail de mise en packaging, d’étiquetage, ainsi que de la commercialisation.
D – Domaine. Quel était votre domaine de prédilection ? Vos études ?
Avant MANDO, j’ai obtenu un MBA en Développement d’entreprises entre Paris et New York.
Puis j’ai travaillé pendant 1 an comme consultant pour une petite société de trading de minéraux.
O – Origine. Quel est la vôtre ?
Je suis né et j’ai grandi en Côte d’Ivoire. Ma mère est congo-libanaise, mon père est Français.
La Côte d’Ivoire est celle qui m’a vu naître et m’a transmis ses valeurs. Mais je suis aussi Français, Libanais, Africain.
En fait je me considère comme nous le devrions tous : un citoyen du monde.
F – Force. Qui est-ce qui vous donne la force de vos objectifs en général ? Et là je parle de l’homme.
J’aimerais apporterma pierre à l’édifice de la croissance folle de notre pays et pouvoir lui restituer une partie de l’énergie, de l’amour, de la force qu’il m’a insufflé.
Je voudrais pouvoir faire comprendre qu’on peut faire différemment, qu’on peut changer les choses, consommer mieux, aider ceux qui en ont vraiment besoin, qui travaillent et méritent un juste retour en échange de leur travail, remettre la nature et notre impact sur elle au centre de nos préoccupations.
Je veux que les produits Ivoiriens MANDO soient disponibles à la vente et connus en France, en Chines, aux USA, au Brésil !
O – Outils. Vos outils de demain, quels sont-ils ? Et quels sont vos espérances pour 2021 ?
L’outil inévitable et incontestable est le smartphone. Au travers du smartphone on accède au vaste univers des réseaux sociaux qui sont les outils principaux de communication : Facebook, Instagram, LinkedIn, Whatsapp…
Les ordinateurs sont essentiels pour le suivi du projet et des tâches administratives et créatives comme la création des étiquettes et des supports de communication.
Nos deux véhicules nous coûtent beaucoup d’argent en frais d’entretien mais nous ne pourrions absolument rien réaliser sans eux.
Nous avons besoin de participer à des événements, des expositions pour nous faire connaitre et dynamiser les ventes.
Les plateformes de vente en ligne comme mamafrica.net et lepicerieafricaine.fr, nous permettent d’atteindre de nouveaux segments de clientèle et d’être visible aussi à l’étranger.
Pour 2021 nous espérons une présence plus importante dans les supermarchés locaux et une entrée sur le marché Français.
Et ayant presque une dizaine d’employés dans ma petite structure, j’espère une évolution de la classe moyenne ivoirienne, les conditions de vie en générales.
J’espère également une baisse des prix des denrées de première nécessité et surtout le plus important, un système éducatif renforcé pour éduquer les générations de demain.
O – Ozone. La protection de la nature et de l’environnement en général, au-delà de votre travail, va vous touche personnellement ? Et que fait Mando Food pour y contribuer à sa manière ?
La Nature, nous en faisons partie, il faut en prendre soin.
Il est très important d’avoir une réelle prise de conscience afin de changer nos modes de productions et de consommations.
Nous recyclons tous les packagings qu’on nous ramène à la boutique avec Corydoras CleanUp, nous réutilisons tous le verre, nous donnons nos invendus alimentaires à une entreprise qui les redistribue au nécessiteux FoodWaste et je fais partie de l’association AKATIA qui se bat pour la création d’un sanctuaire de Chimpanzés en CI.
Avec MANDOP Healthy, nous produisons des légumes et fruits naturels et nous avons créé un fort réseau de partenaires qui partagent nos valeurs de protection et de respect de la nature. Nous livrons des produits frais une fois par semaine à nos clients sur Abidjan.
D – Donation. En faites-vous ? Participez-vous aux actions caritatives, où vous même faites-vous quelques choses avec votre marque ?
Nous sommes toujours une petite structure, nous nous battons pour survivre et donc nous donnons ce que nous pouvons dans la mesure de nos moyens : produits alimentaires, légumes, matériel.
S – Style. Avec l’ouverture cette année de votre concept store, vous vous êtes donné une image d’artisan moderne. C’est dans votre esprit de rapprocher tradition et modernité ?
Nous aimons les traditions, les histoires qui nous rattachent à notre passé, à nos racines, à nos origines, mais nous devons vivre avec notre temps et nous adapter afin de tenter de faire passer notre message au travers de notre travail.
Ce concept store est, nous l’espérons, le premier d’une longue série de nos points de vente qui fleuriront à travers le monde dans le hit de faire connaître le travail de nos mamans et notre beau pays.
Merci Alain, pour avoir répondu à toutes nos questions, malgré que nous n’avons pas pu connaitre trop qui se cache derrière l’homme, mais nous en savons mieux sur tes convictions personnels et professionnels qui sont vraiment imbriqués dans ton concept novateur.
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Le miel est le plus délicat des aliments sucrés et seules les abeilles savent le fabriquer. Difficile de trouver un produit plus sain ! Il a notamment des vertus antibactériennes, antiseptiques, cicatrisantes, apaisantes et il régule le transit !
En Afrique, l’apiculture a toujours été considérée comme un petit secteur d’investissement, c’est pour cette raison que l’apiculture est restée traditionnelle : les ruches sont fabriquées de manière artisanale avec des matériaux naturels comme des troncs d’arbres, des mélanges de paille et de terre.
Environ 60% des Africains vivent dans des zones rurales et dépendent exclusivement de l’agriculture. L’apiculture est souvent pour eux une activité secondaire, c’est pourquoi la vente de miel demeure locale. Le développement de l’apiculture et la production de miel pourraient aider à sortir les agriculteurs africains de la pauvreté, en créant des emplois et en apportant un revenu complémentaire non négligeable.
La Plateforme africaine d’apiculture, soutenue par l’Union africaine, a appelé dès 2014 à créer dans chaque pays des plateformes nationales pour aider au développement de la filière apicole, en particulier la production de miel, la santé des abeilles et les activités de pollinisation.
L’apiculture favorise la biodiversité : les plantes ont besoin des abeilles pour la pollinisation et les abeilles dépendent des plantes pour s’alimenter. Le problème c’est que l’apiculture traditionnelle consiste à déloger les abeilles avec du feu, ce qui entraîne souvent des feux de brousse et la déforestation. Il est nécessaire d’introduire des techniques modernes. Chaque initiative comporte donc une dimension environnementale.
Sur www.mamafrica.net, vous trouverez des miels de qualité produits dans le nord de la Côte d’Ivoire dans le respect de l’environnement.
Des chefs, des nutritionnistes et des scientifiques redécouvrent les vertus d’aliments 100 % naturels issus du continent. Des produits plus digestes et aux nombreux bienfaits sur la santé.
Pour Fatoumata Diarra, spécialiste des pâtisseries afro vegan, l’aventure a commencé presque par accident. « Il y a quelques années, pendant mon congé maternité, j’ai voulu faire un gâteau… mais je n’avais pas de farine de blé. J’ai alors pensé à une farine de manioc que m’avait donnée ma mère, d’origine sénégalaise. Et le test que j’ai fait dans ma cuisine a été si concluant que j’ai voulu expérimenter toujours plus de farines africaines pour préparer de nouvelles pâtisseries. »
Sans gluten et sucres lents
« Je travaille le fonio, dont l’indice glycémique est particulièrement faible, pour donner du croquant dans les pâtisseries, mais aussi la farine de banane plantain, de manioc, ou de patate douce. Ce sont des produits sans gluten, et beaucoup plus digestes : riche en amidon, il ne contiennent pas de sucres rapides mais des sucres lents, plus facilement assimilables par l’organisme. »
La plupart de ces produits lui étaient déjà familiers… Mais ils n’étaient pas valorisés et jamais utilisés pour réaliser des pâtisseries. Le jus de bouye, ou « vin de singe », par exemple, bien connu au Sénégal, et réalisé à partir du pain de singe, le fruit du baobab, est une boisson déjà populaire. Acidulée, on peut lui ajouter un peu de sucre vanillé ou de fleur d’oranger…
Protéines et vitamines
Mais au-delà du goût, les consommateurs méconnaissent généralement ses bienfaits sur la santé : le pain de singe est source de fibres et d’antioxydants (35 fois plus que dans du raisin, par exemple), naturellement très riche en calcium, en vitamines C (6 fois plus qu’une orange) et en potassium.
« Les Africains ont parfois du mal à considérer l’intérêt d’aliments naturels qui viennent de chez eux, regrette Fousseyni Djikine, patron de deux restaurants. Ils en mangent sans mesurer l’intérêt formidable de ce patrimoine culinaire. Mon père, par exemple, qui est de la région de Kayes, au Mali, a toujours mangé le fruit du baobab… mais parce qu’il n’avait pas le choix. C’est d’autant plus regrettable qu’ils sont issus de plantes ou d’arbres qui n’ont pas besoin d’un arrosage intensif. Un baobab peut pousser dans un environnement aride… »
Le jeune patron a créé des épiceries dans ses deux établissements. Parmi d’autres produits naturels, on trouve du moringa, parfois utilisé dans des préparations de couscous ou dans des infusions. Les propriétés de cet arbuste, originaire d’Inde mais implanté depuis longtemps dans les régions tropicales d’Afrique, laissent rêveur. Surnommé « arbre de vie » ou « arbre au miracle », ce superaliment contient surtout, à poids égal, autant de protéines qu’un steak de bœuf, quatre fois plus de vitamines A que dans la carotte, autant de magnésium que dans le chocolat noir, et une richesse en fer 25 fois plus important que les épinards !
Contre le diabète et les ulcères
«…une cuillère à café suffit », précise Fousseyni Djikine, qui explique que cette petit quantité procure déjà l’apport en vitamines C de 3 kilos d’oranges.
Le moringa était déjà utilisé depuis des siècles en médecine traditionnelle. Mais une flopée d’études scientifiques récentes, publiées notamment sur le site du National Center for Biotechnology Information, sont venues préciser ses vertus. Ses propriétés antioxydantes pourraient ainsi prévenir les complications après la ménopause (étude de Shalini Kushwaha, Paramjit Chawla et Anita Kochhar, 2012). Il permettrait de combattre le diabète, l’hypertension, les ulcères, ou encore de protéger les tissus du foi, des reins et du cœur (Stohs SJ et al. 2017).
Boutiques en ligne
Si les nutritionnistes et les scientifiques semblent unanimement vanter les mérites des superaliments africains, il reste encore à les rendre populaires face à l’alimentation industrielle qui bénéfice d’un gros matraquage publicitaire, sur le continent comme ailleurs. « Nous devrions organiser un contre-matraquage publicitaire », imagine Fousseyni Djikine, qui rêve tout haut d’un Frédéric Kanouté, ou d’une autre personnalité de cette envergure, vantant les mérites de ses produits.
En attendant que ces produits soient disponibles dans les grandes surfaces occidentales, de nombreux sites permettent de se ravitailler, à l’image de mamafrica.net , une boutique en ligne très engagée d’un point de vue éthique.